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PHILIPPE DAUGA -
JEAN-WILLIAM THOURY - DYNAMITE YAN (caché) - VINCENT PALMER |
Le "First European Punk-Rock Festival" se
déroula le 21 Août à Mont-de-Marsan (Landes) mais le public mal informé
(insuffisance de l'affichage local notamment) ne fut pas aussi nombreux que
l'on pouvait espérer. Une fois de plus , les absents eurent tort.
Mont-de-Marsan n'eut pas peur des punks. L'envahissement redouté s'était
limité à la petite place située devant les arènes et tout se passa le mieux
du monde.
Le Café des Sports, point névralgique, n'a pas eu sa vitrine
brisée, les arènes n'ont pas été saccagées et pas un seul flic n'a montré le
bout de son képi. Le service d'ordre, des jeunes du pays, a été d'une
discrétion exemplaire. Le punk-rock fut énérgique.
Marc Zermati et l'équipe de Skydog nous offrirent un petit festival
remarquable et nous ne pouvons que déplorer le flop financier essuyé. Cette
journée écrasée de soleil puis contrariée par une pluie intermittente
restera pour tous (1 500 personnes environ en fin de soirée) un excellent
moment rock'n'roll, les groupes
se montrant dans l'ensemble
à la
hauteur de
leurs réputations.
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Aux environs de
19h30, juste après le "Kalfon Roc Chaud", les choses sérieuses
commencèrent avec Bijou.
Le trio présenta
un
show sans bavures
si l'on
excepte le faux départ
dû
à une défaillance de la sono et les deux cordes cassées par
Vincent Palmer.
Bijou,
tout comme
Little.Bob
Story un peu
plus
tard fit
jeu égal avec les groupes anglais. Bijou et Petit Bob
ne ratèrent
vraiment pas leur
coup.
Vincent Palmer,
Philippe
Dauga et Dynamite Yan surent réveiller un public un peu
endormi par les longues interruptions
entre
chaque set. On dansait devant les
barrières délimitant le
backstage. Leur show tendu et précis,
très court, fut pour
beaucoup une révélation. Les textes
en français sont passés comme
une
lettre à ta poste et ils
étaient
même repris en chœur. Innovation pour
le rappel:
Jean-William Thoury
(parolier et
manager) monta sur scène
et se
joignit au groupe un
peu à la
manière de Robert Young avec
Status Quo. Il
joua également
de
l'harmonica et
chanta.
« Où
va-t-elle» de Ronnie
Bird fut
ainsi balancé comme
un direct à
l'estomac. C' est tellement
fort
qu'un deuxième rappel
semblait dérisoire. Un grand groupe vient de naître. Restait à trouver
la maison de disques. |
VINCENT PALMER |
Au début de la journée, vers
12h20,
Le soleil tapait dur. Le groupe suisse Railroad ouvrit sans trop de
conviction le festival. Sa musique rappelait
bien
souvent celle de Status
Quo
mais elle manquait un peu de jus.
Pourtant le ton était donné et le décollage s'effectua
dès la seconde formation Shakin' Street.
Toute neuve et managée par Skydog. Shakin' Street (2 filles et 3
garçons), ce groupe avait pour lui une présence scénique indiscutable. La
chanteuse Fabienne était un régal pour les yeux et sa vision fit oublier les
défauts de mise en place. Shakin' Street joua ses propres compositions
mais ce fut avec une bonne reprise de « Gimmie Shelter que le groupe fit se
lever les spectateurs. Un rappel mérité et c'est un autre titre des Stones
qui termina le passage de Shakin' Street.
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Les Anglais attaquèrent ensuite avec The Damned.
Ces Damnés, les seuls vrais punks du festival, avaient vraiment une allure à
vous faire fuir ! Avoir l'air sinistre à ce point, ça ne s'apprend pas.
Débarqués d'une autre planète, les Damnés ne parvinrent pas malheureusement
à convaincre le public de Mont-de-Marsan ("too much too soon"). Il est vrai
qu'ils jouèrent au début du festival. Un pub ou une boîte surchauffée
auraient beaucoup mieux convenus : leur style était très hard. Ils ne jouent
que des compositions à l'exception d'un titre "I Feel Alright" des Stooges et d'une chanson
des Beatles, "Help" ». Iggy et les Beatles, deux références qui en disent
long... |
DAVE VANIAN (THE
DAMNED) |
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Rat Scabies, le damné batteur avait emprunté la batterie de l'aimable
drummer de Shakin' Street. Le pauvre ne se doutait pas que cet
Anglais allait la renverser, presque à la Keith Moon, à la fin du show ! Une
destruction qui ne lui coûtait pas cher!
Il Barritz, groupe basco-anglais qui
avait à son actif un album chez WEA fit un passage assez quelconque et les
musiciens eux-mêmes s'avouèrent peu satisfaits. Il manquait la flamme
nécessaire pour faire passer une musique hard mais assez mélodieuse. L'organiste-chanteur
fit beaucoup d'efforts, c'est à peu près tout ce que l'on peut dire de II
Barritz sur ce concert.
Le guitariste lan Jelfs avait quitté le
Kalfon Roc-Chaud laissant Jean-Pierre Kalfon et ses compagnons quelque
peu désemparés. Ils eurent le tort d'éterniser un set (solos interminables)
qui finit par provoquer l'impatience d'une partie du public. Le contraste
parfait pour mettre en valeur Bijou et son set carré.
Après le dévastateur passage de Bijou,
ce fut au tour de Nick Lowe, compositeur et interprète de la plupart des
chansons de Brinsley Schwarz, ces pionniers vénérés du mouvement
pub-rock. Grand ami de Dr Feelgood, il fit partie des Blue Sharks,
groupe comprenant aussi Martin Stone, en plus de quatre docteurs. Il venait
de sortir un simple produit par Dave Edmunds, « Let's Go To The Disco »,
sous le pseudonyme de « Disco Bros » et a de son côté produit le
premier album de Graham Parker and The Rumour. Un certain Jakeman (Jake
Riviera), qui travailla longtemps en France avec des gens comme les
Variations, venait de fonder une compagnie discographique indépendante:
Stiff Records, dont le premier artiste est Nick Lowe (producteur des
premiers Damned). Jakeman était il y a deux mois encore le tour-manager de
Feelgood. Le monde est petit. La prochaine parution pourrait bien être un
disque de Chili Willi... avec Martin Stone ! On est en famille. Nick Lowe
accompagné entre autres par Larry Wallis à la guitare, des Pink Pairies qui
ne purent pas jouer à cause du bras cassé de leur batteur. Nick Lowe fut le
plus embêté par la pluie, juste le temps de chanter "Mustang Sally" et "When
I Saw Her Standing There" et ce fut l'averse. Dommage.
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la suite...
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